Casablanca- L’égalité de genre dans le monde professionnel a été au centre des débats lors d’une conférence organisée samedi à Casablanca.

Tenue à l’initiative du Réseau international des femmes dirigeantes “Wimen” en partenariat avec la Fondation universitaire “Links” et la Fondation Oum Keltoum sous le thème “L’égalité des chances dans le monde professionnel pour un avenir meilleur”, cette rencontre a été l’occasion de réfléchir aux différentes problématiques liées aux entreprises féminines et à l’accès des femmes au marché du travail.

Dans une allocution à l’ouverture de cette conférence, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a indiqué que le Maroc a réalisé d’importants acquis en matière de promotion des droits des femmes sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, notamment en ce qui concerne le code de la famille, la Constitution de 2011 et nombre de lois et législations qui visent à promouvoir la condition féminine.

L’égalité de genre dans le milieu professionnel est un droit fondamental et un levier de développement économique et durable, a relevé la ministre, déplorant toutefois que des obstacles continuent à entraver l’autonomisation économique des femmes, “ce qui constitue un frein pour le développement escompté dans notre pays”.

Selon Mme Hayar, même si la loi prohibe la discrimination fondée sur le genre dans le milieu professionnel, les femmes demeurent plus exposées au chômage que les hommes et sont confrontées à la vulnérabilité sur le marché du travail.

Pour faire face à ces défis, la ministre a rappelé que le gouvernement s’est fixé comme objectif d’augmenter le taux d’activité des femmes à plus de 30 % à l’horizon 2026 au lieu de 20 % actuellement.

Elle a également passé en revue les différentes mesures prises par l’exécutif pour améliorer l’autonomisation économique des femmes.

Affirmant que son département est prêt à adhérer à toutes les initiatives à même de promouvoir l’égalité de genre dans le milieu professionnel et renforcer la participation des femmes dans l’activité économique, Mme Hayar a souligné l’importance du partenariat public-privé et le rôle de la société civile pour accompagner les programmes gouvernementaux.

De son côté, Pr. Mohamed Berrada, président des Fondations “Links” et “Oum Keltoum” a souligné que l’égalité de genre dans le monde professionnel est une question complexe qui doit être traitée en tenant compte des aspects économique, social et éducatif, faisant état de plusieurs contraintes qui pénalisent les femmes dans le milieu professionnel.

Évoquant le plafond de verre qui exclut la gent féminine des niveaux hiérarchiques les plus élevés dans les entreprises, Pr. Berrada a noté que les femmes se heurtent toujours à des obstacles qui leur portent préjudice dans leurs carrières.

Le Maroc a fait d’importants progrès pour améliorer la condition féminine, a-t-il ajouté, insistant que davantage d’efforts doivent être déployés pour permettre aux femmes d’accéder au leadership.

Pour sa part, Laila El Andaloussi, présidente du Réseau international des femmes dirigeantes, a déclaré à la MAP que malgré les avancées réalisées au Maroc en matière de promotion des droits des femmes, des inégalités persistent dans le milieu économique et dans le monde du travail.

Et d’ajouter que les préjugés sexistes et de genre, ainsi que la violence à l’égard des femmes sont, entre autres, des freins qui continuent à entraver de façon importante l’évolution des carrières des femmes et leur contribution effective dans l’activité économique.

Cette rencontre a été également marquée par la signature d’une convention de partenariat entre le Réseau international des femmes dirigeantes et la Fondation marocaine de l’étudiant, une association créée en 2001 avec comme mission de permettre aux bacheliers les plus brillants issus de milieux à opportunités limitées, de poursuivre des études correspondant à leur niveau académique dans des établissements supérieurs et professionnels d’excellence et de les accompagner jusqu’à leur insertion professionnelle.