Marrakech- L’institutionnalisation du Programme national de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence en 2017 a constitué un point tournant dans la lutte contre ce fléau, en passant d’une approche biomédicale à une approche qui intègre les dimensions préventive, sociale et des droits de l’Homme, avec le concours des autres partenaires et intervenants, a souligné, lundi à Marrakech, le Ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Khaled Ait Taleb.
Intervenant lors d’une rencontre de communication dédiée à la présentation du bilan d’une étude-diagnostic relative à la question du mariage des mineures, organisée sur deux jours, à l’initiative de la Présidence du Ministère Public, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), M. Ait Taleb, a relevé que la stratégie nationale de la santé sexuelle et reproductive (2021-2030) a été élaborée selon une conception renouvelée qui correspond aux nouveaux défis imposés par les transformations démographiques et épidémiologiques de la société.
Cette stratégie, a-t-il poursuivi, a intégré cette problématique en adoptant une série de mesures, dont la plus importante est de redonner au test médical prénuptial la place qu’il mérite en tant qu’élément fondamental de sensibilisation sur un ensemble de pratiques, de comportements et d’idées qui ont un impact négatif, notamment le mariage des mineurs et les grossesses précoces et non désirées.
Dans ce sens, le ministre a relevé que le Département de la Santé et de la Protection sociale, chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques gouvernementales de santé, joue un rôle central dans l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles, en élaborant des programmes et des stratégies visant à atteindre l’égalité des sexes et à garantir l’autonomie de toutes les femmes et les filles dans le domaine de la santé et à faciliter leur accès à leur droit à la santé.
Il a, par ailleurs, noté que le mariage des mineurs est un problème mondial, rappelant que tous les pays sont appelés, à l’horizon 2030, à éliminer toutes les pratiques néfastes, telles que les mariages des mineures, ceux précoces ou encore forcés.
La réalisation de huit des objectifs de développement durable dépend de la réalisation de cet objectif, a-t-il expliqué, faisant savoir que l’échec d’atteindre cet objectif serait de nature à saper tous les efforts visant à réaliser les autres objectifs (lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, l’égalité, la justice sociale et la croissance économique).
Dans ce sens, le ministre a expliqué que le Nouveau Modèle de Développement (NMD) fait du développement du Capital humain un axe stratégique pour l’édification d’un avenir prospère pour le Maroc et constitue de ce fait, un facteur essentiel pour faire face à ce phénomène, en pleine harmonie avec les objectifs de développement durable, et de manière à rehausser le degré d’accès aux services médicaux, à garantir la protection sanitaire pour l’ensemble des citoyens, à promouvoir la scolarisation des filles, et à permettre aux femmes d’accéder au marché de l’emploi, ce qui contribuerait, sans nul doute, à éradiquer le fléau du mariage des mineures.
M. Ait Taleb a, de même, réitéré la détermination du Département de la Santé à faire face au phénomène du mariage des mineures, avec rigueur et sens élevé de responsabilité, appelant tous les acteurs concernés à redoubler d’efforts pour renforcer les mesures et services nécessaires à l’élimination de la violence faite aux femmes sous toutes ses formes.
Cette rencontre de communication, qui réunit tous les représentants des secteurs concernés, s’inscrit dans le cadre des efforts du Ministère Public qui ont pour objectif de lutter contre le mariage des mineures, en coordination avec l’UNICEF, et de la mise en œuvre de la stratégie du Ministère Public visant à renforcer la protection des droits des femmes et des enfants.