Rabat- La mise en œuvre de l’initiative nationale en faveur de l’autonomisation économique des femmes rurales et de la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière ont été au centre d’une conférence, organisée mercredi à Rabat, à l’initiative du ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences et Bank Al-Maghrib.

Les participants à cette conférence dont des représentants des secteurs public et privé, de la société civile ainsi que d’organisations internationales partenaires, ont mis en avant les résultats d’un processus de concertation destiné à concevoir des actions à même de débloquer le potentiel économique des femmes rurales et contribuer au bien-être financier de leurs ménages.

Intervenant lors de cet événement, initié en collaboration avec la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), l’Alliance pour l’Inclusion Financière (AFI) et la Fletcher School (Université américaine spécialisée en relations internationales), le Secrétaire général du ministère de l’Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Noureddine Benkhalil, a mis l’accent sur les actions menées par le ministère pour l’amélioration des conditions de la femme, rurale en particulier.

M. Benkhalil a relevé à cette occasion que le taux d’activité de la femme rurale, soit 25,2%, est relativement meilleur que celui de la femme urbaine et qui, malgré une perte de points sur une dizaine d’années, est expliqué, a-t-il noté, par l’amélioration de la scolarisation de la fille rurale.

Pour la femme rurale, l’emploi salarié constitue 8,8%, alors que l’emploi indépendant est d’environ 20%, a-t-il fait savoir, précisant toutefois que les aides familiales pour la femme rurale constituent 70,5% contre 3% en milieu urbain.

Les secteurs d’activités où la femme rurale marocaine est plus active sont ceux de l’agriculture, la pêche et les activités forestières avec 91%, a-t-il fait remarquer, soulignant la nécessité de diversifier les possibilités d’accès de la femme rurale à l’économie et au financement en multipliant les moyens innovants en la matière.

Il a à cet effet mis en relief le “chantier-école”, un concept déployé dans le cadre du programme “Awrach” et qui offre des possibilités d’insertion notamment aux femmes, tout en appelant à oeuvrer pour développer la proximité dans le milieu rural et multiplier les espaces d’emploi pour promouvoir davantage l’insertion de la femme rurale.

Selon le responsable, la question de l’autonomisation de la femme rurale mérite d’être traitée sous plusieurs angles, en ciblant un ensemble d’axes relatifs notamment à l’éducation, la législation, l’accompagnement pour la mise en place de coopératives outre des efforts de sensibilisation afin d’arriver à développer une stratégie globale et intégrée en matière d’autonomisation de la femme rurale, conformément à une approche adéquate.

De son côté, la responsable de la Région arabe à l’AFI, Katia Mahanneche, a rappelé que dans la région arabe, l’Alliance compte 9 pays membres et 11 institutions, dont Bank Al-Maghrib qui est l’une des premières institutions à être membre du réseau de l’AFI et l’une des plus actives dans la région arabe.

Concernant l’initiative nationale pour l’autonomisation économique de la femme rurale, objet de la conférence, l’AFI a supporté BAM à financer une enquête nationale visant à évaluer le statut socio-économique de la femme rurale de manière à développer la feuille de route nationale pour l’autonomisation de la femme rurale, a-t-elle indiqué.

Initié sous le thème “L’autonomisation économique de la femme rurale au Maroc”, cette conférence permet de lancer la phase de déploiement des actions identifiées et de poursuivre les échanges autour de la vision et des axes d’intervention suggérés.

Un atelier technique devra être tenu avec l’assistance des experts de l’AFI et de la BERD pour décliner les axes d’intervention en feuille de route détaillée qui sera adossée à un modèle de gouvernance destiné à assurer la coordination à l’échelle nationale autour d’une vision commune en faveur de l’autonomisation économique de la femme rurale.

En effet, les parties prenantes ont joint leurs efforts, depuis le Workshop qui les a réuni le 8 mars dernier autour de la même thématique, afin d’identifier les solutions idoines pour surmonter les défis économiques et sociaux rencontrés par les femmes rurales, en capitalisant sur le retour des expériences nationales et internationales.