Casablanca- Le vernissage de l’exposition “Ligne de vie” de l’artiste-peintre Najia Mehadji a eu lieu, mardi soir à la galerie d’art l’Atelier 21 de Casablanca.

Les toiles exposées dans le cadre de “Ligne de vie” rompent avec le style abstrait marquant depuis toujours les œuvres de l’artiste. Elles traduisent à travers des images figuratives une soif de liberté après tant de restrictions et de contraintes dictées par le contexte de la pandémie de coronavirus.

L’artiste exprime cette envie de mouvement et de liberté tant physique et morale et l’espoir du retour le plus tôt possible à la vie normale après près de deux ans de restrictions.

Dans une déclaration à la MAP, l’artiste Najia Mehadji a souligné que cette exposition contient des œuvres qui ont été réalisées pendant ces deux dernières années marquées par le contexte de la pandémie, qualifiant les œuvres de cette exposition de celles du confinement.

“Ce sont des œuvres que j’ai faites dans un atelier près d’Essaouira pendant le confinement”, a-t-elle confié, relevant que pendant ce temps d’enfermement, d’anxiété et d’angoisse, elle avait envie de montrer l’inverse et de faire des lignes de vie très aériennes et dynamiques.

Les oeuvres évoquent la liberté dans son sens large aussi bien physique que spirituel et mental, a-t-elle ajouté, notant que l’enfermement mental pendant la période du confinement était très angoissant.

“Mon travail est à la fois gestuel et mental. Ce n’est pas seulement physique mais c’est aussi très mental. Il évoque largement le côté humain”, a dit l’artiste-peintre.

Sur le style de son exposition et les matériaux utilisés, Najia Mehadji a dit travailler la sérigraphie sur toile, la peinture acrylique, notant que pour faire ce travail sur la gestualité, elle a opté pour un très large pinceau, un pinceau spécial qui lui permet une plus grande liberté de gestes et de mouvements sur la toile.

L’artiste a souligné qu’elle a eu besoin de faire des sérigraphies des mains qui tiennent des barreaux pour illustrer  l’enfermement et l’emprisonnement, relevant qu’il s’agit d’un travail nouveau qui a un lien avec l’enfermement.

“J’avais besoin d’images figuratives alors que mon travail est depuis toujours abstrait. C’est un travail très spécifique avec des matériaux très spécifiques”, a relevé l’artiste peintre.

Née en 1950 à Paris, Najia Mehadji est diplômée de l’Université Paris 1 Sorbonne, où elle a soutenu en 1973 son mémoire sur Paul Cézanne, et de l’École des Beaux-Arts de Paris. Dès les années 80, l’œuvre de Mehadji effectue une synthèse entre un art contemporain qui renouvelle la peinture et des éléments de l’art islamique tels que la coupole, le polygone, le floral, l’arabesque ou la calligraphie.

Ses œuvres font partie de nombreuses collections dont l’Institut du monde arabe (France), le Fonds National d’art contemporain de Paris (France), le Musée d’art moderne et contemporain du Centre Georges Pompidou (France), le Musée d’art moderne de Céret (France), le Musée des Beaux-Arts d’Amman (Jordanie) et le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.