Rabat – En dépit des efforts déployés, le chemin demeure encore long pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est ce qui ressort d’une table ronde organisée mardi à Rabat, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Initié par le Lycée Descartes et le pôle Rabat-Kénitra de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), cet évènement qui a rassemblé une pléiade de personnalités investies dans la défense de la cause féminine, a passé en revue le contexte actuel de l’égalité Femmes-Hommes, son évolution, ses freins et surtout les actions à entreprendre pour davantage de présence et de visibilité des femmes.

Intervenant à cette occasion, l’ancien ministre chargé de la Protection sociale, de la famille et de l’enfance (1998-2000), Mohamed Said Saadi a rappelé l’ambition derrière le Plan d’intégration de la femme au développement, présenté par le gouvernement en 1999, qui visait à opérer une rupture par rapport à l’approche sociale qui prévalait à l’époque.

Il a mis en exergue le rôle du mouvement féminin “qui a porté l’étendard très haut et a fait pression sur le gouvernement de l’alternance pour que la question de l’égalité des sexes soit inscrite dans la déclaration de politique générale et que ça soit un des piliers des engagements du gouvernement”.

De son côté, la représentante du bureau Maroc de l’ONU Femmes, Leila Rhiwi a estimé que “malgré les réformes adoptées et les progrès réalisés en matière de l’égalité homme-femme, cela ne se reflète pas dans la vie de tous les jours, précisant que les femmes sont nettement plus désavantagées par rapport au hommes, notamment pour les questions relatives aux libertés individuelles.

Pour sa part, maître Manni Hammadi, avocat au barreau de Rabat et militant des droits humains, s’est félicité de la mise en application du code de la famille, adopté en 2004, estimant qu’un certain nombre de dispositions restent à réformer, surtout concernant la violence économique de la femme, qui entrave l’autonomisation de la femme.

Les obstacles auxquelles sont confrontées les femmes ne sont pas seulement d’ordre économique et social mais aussi d’ordre culturel, a estimé, par ailleurs, la sociologue, écrivaine et professeur émérite de l’Université Mohamed V de Rabat, Aicha Belarbi, soulignant que les femmes sont aussi compétentes que les hommes pour occuper de hauts postes de responsabilité au niveau national ou international.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des manifestations culturelles programmées du 7 au 11 mars courant par le Lycée Descartes à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits des femmes.

Cette programmation est marquée, en particulier, par la re-baptisation de plusieurs espaces au noms de femmes et hommes qui ont marqué les deux cultures marocaine et française par leur engagement. C’est ainsi qu’il a été procédé à l’inauguration de l’amphithéâtre “Simon Veil” en présence de l’ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, qui a mis en avant dans une déclaration à M24, la Chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP “l’intérêt que symbolise cette personnalité, vu son exceptionnel parcours”.