Salé- “Économie des soins au Maroc : Vers une vision commune pour un impact durable” est le thème d’une conférence nationale organisée, jeudi à Salé, par l’entité des Nations Unies pour l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes – ONU Femmes.
Initié dans le cadre du partenariat avec le ministère de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille, et avec le soutien de l’Agence française de développement et de l’Agence suisse pour le développement et la coopération, cet événement réunit un ensemble de parties prenantes travaillant sur la question des soins à autrui et vise à réduire le travail non rémunéré des femmes, identifier de nouvelles perspectives pour les réintégrer sur le marché de l’emploi, et contribuer à leur autonomisation économique.
S’exprimant à cette occasion, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Aawatif Hayar, a souligné le lien étroit entre l’investissement dans l’économie des soins et l’autonomisation des femmes, en cela qu’il contribuera à renforcer la résilience des familles, sur fond de transformations et de défis majeurs, notant l’impératif de l’éducation aux principes de responsabilité commune et d’égalité pour la construction d’un système intégré de soins à autrui.
L’économie des soins, un secteur producteur, prometteur et susceptible d’améliorer la participation des femmes au marché du travail, constitue également un prélude, un levier et un réservoir d’expériences et de compétences au service d’une meilleure intégration des femmes dans le circuit économique, a-t-elle soutenu.
En dépit des efforts consentis pour faire évoluer l’économie des soins et des mesures prises, les systèmes de soins non rémunérés manquent de coordination et ne répondent pas aux besoins de la société, notamment en temps de crises, a fait observer Mme Hayar, relevant que les activités de soins à autrui dépendent en grande partie de la solidarité familiale, et dont la responsabilité incombe en particulier aux femmes et filles.
La ministre a, dans ce sens, mis en avant l’intérêt porté par SM le Roi Mohammed VI aux questions liées à la famille, à l’autonomisation des femmes et la promotion de leurs droits, grâce aux Hautes directives royales pour la consolidation des piliers de l’État social, à travers des chantiers d’envergure comme l’aide sociale directe et la réforme du Code de la famille.
Pour sa part, la représentante de l’ONU femmes au Maroc, Leila Rhiwi, a expliqué que l’économie des soins fait figure d’un élément crucial dans le développement socio-économique dans la mesure où ces prestations permettent d’améliorer le bien-être de la société, de créer directement et indirectement des emplois et de faciliter le bon fonctionnement de certains secteurs de l’économie.
“Nous aurons l’opportunité de sensibiliser sur les contributions de chaque secteur afin de faire converger les politiques publiques autour d’un système intégré de la prestation des soins à autrui”, a-t-elle dit, faisant remarquer que ce système reconnaît le travail de soins comme étant une activité clé au bien-être de la société et au fonctionnement de l’économie, agissant de manière juste et équitable, et réduisant la charge de travail assumée par les femmes au sein des foyers.
Mme Rhiwi a, à cet effet, lancé un appel à l’action aux différentes parties prenantes afin d’entamer un dialogue concerté aspirant à la création d’un environnement qui impacte qualitativement l’économie des soins au Maroc.
Cet événement fait suite à une autre première conférence sur cette thématique, organisée par le ministère de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille en novembre 2022, qui représentait un premier jalon dans la constitution d’une compréhension nationale de l’économie des soins à autrui.