Rabat – Les participants à une rencontre autour des conditions et modalités d’application de la loi n° 103.13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes ont appelé à l’adoption d’une approche multidimensionnelle et à la convergence des interventions des départements ministériels concernés pour une application appropriée de ce texte législatif en vue de réaliser les objectifs escomptés.

Lors de cette rencontre organisée à la Chambre des représentants en partenariat avec l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, les participants ont également soutenu que la lutte contre la violence à l’égard des femmes nécessite l’élaboration d’un programme visant l’autonomisation financière et juridique de la femme, selon une approche participative associant les différents acteurs, saluant les rapports entre les départements ministériels et le Parlement, marqués du sceau de la coopération et du partenariat en vue d’atteindre l’inclusion effective des femmes et des filles et de réduire les indicateurs de discrimination et de violence basée sur le genre.

Dans ce cadre, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a affirmé que son département a placé parmi ses priorités la lutte contre la violence à l’égard des femmes et le mariage des mineures selon une approche globale basée sur quatre piliers reconnus à l’échelle internationale, à savoir la prévention, la protection, la prise en charge et la répression.

Dans une allocution lue en son nom, M. Ouahbi a relevé que la question de la protection pénale de la femme est une priorité de la politique pénale, ajoutant que le ministère a veillé à la révision de cette politique et des principes qui l’encadrent à travers la mise en place de mécanismes juridiques pour la répression de toute forme de maltraitance, aussi bien dans le cadre d’une révision globale de la politique pénale et de répression qu’à travers les lois, dont la loi n° 103.13 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la loi 27.14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains dans le but d’assurer la protection juridique de la femme.

De son côté, la directrice de la direction de la femme relevant du ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Salma Tazi, a appelé à l’adoption d’une approche multidimensionnelle pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la réduction des indicateurs de ce fléau.

Dans ce sens, Mme Tazi a évoqué l’adoption par le Comité national pour l’égalité des genres et la promotion de la femme du cadre stratégique pour le plan gouvernemental de l’égalité 2023-2026, élaboré par les départements ministériels et les institutions nationales concernées, sans oublier les recommandations de la société civile et des acteurs œuvrant dans le domaine des droits de la femme.

Ce plan comprend, a-t-elle rappelé, trois axes principaux: L’autonomisation de la femme; La prévention et la protection des femmes et la lutte contre la violence à leur égard ; et Le renforcement des valeurs pour la lutte contre les stéréotypes, la promotion des droits des femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination.

Pour sa part, le représentant du ministère de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Abboudi, a mis l’accent sur l’importance accordée par le ministère au Programme national de la santé pour la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence, qui se veut une feuille de route bien précise garantissant l’efficience nécessaire des interventions des établissements de santé et de leurs partenaires sur les plans territorial et national.

La violence à l’égard des femmes demeure une problématique de santé publique et un obstacle entravant la réalisation du développement durable, a-t-il dit, soulignant l’adhésion ferme de l’ensemble des partenaires pour la concrétisation des engagements du ministère en des programmes d’action en faveur des catégories les plus vulnérables, en particulier les mineures et les femmes en situation précaire, celles immigrantes, ainsi que les victimes de la traite des êtres humains.